Dans de nombreuses régions humides de France, les propriétaires découvrent parfois un peu tard un ennemi redoutable tapi dans leurs murs : la mérule. Ce champignon lignivore, capable de dévorer le bois en silence, menace la solidité même d’un bâtiment. Pour mieux comprendre comment la repérer, la traiter et surtout éviter son retour, nous avons rencontré Arnaud Coudray, gérant et expert en traitement du bois chez BZH Qualité.
Qu’est-ce que la mérule ?
Arnaud commence par rappeler que la mérule n’est pas un champignon ordinaire. Il s’agit d’un organisme lignivore, c’est-à-dire qu’il se nourrit des composants du bois, notamment la cellulose. En se développant, il provoque la désagrégation progressive des éléments porteurs comme les poutres, solives ou planchers.
« La mérule pleureuse, ou Serpula lacrymans, aime l’obscurité, la chaleur modérée et surtout l’humidité. Elle peut se faufiler dans les murs, sous les planchers, et progresser sans être visible pendant des mois », explique-t-il.
Le traitement de la mérule n’est pas une mince affaire, comme indiqué ici : elle peut traverser des matériaux non ligneux comme la brique ou le plâtre pour atteindre d’autres zones en quête de bois humide. Ce pouvoir de propagation en fait un fléau particulièrement redouté dans les maisons anciennes ou mal ventilées.
Comment reconnaître une infestation de mérule ?
Avant de songer à un traitement, encore faut-il savoir la détecter. Arnaud insiste sur l’importance d’une observation minutieuse : « Les premiers signes sont souvent discrets : une odeur de champignon, un bois qui devient friable, des taches blanches cotonneuses sur les murs, ou encore des filaments gris qui ressemblent à des toiles d’araignée. »
Lorsque l’infestation est avancée, on peut apercevoir des planchers déformés, des enduits qui se décollent, voire des fruits orangés qui libèrent des spores. Dans ces cas, l’intervention d’un professionnel est indispensable pour établir un diagnostic précis. Les experts utilisent des outils de mesure de l’humidité et des caméras endoscopiques pour identifier les zones contaminées, parfois dissimulées derrière les cloisons.
En quoi la mérule est-elle si redoutable ?
La mérule n’attaque pas seulement la surface du bois : elle détruit sa structure interne. En quelques mois, une charpente ou un plancher peut perdre toute résistance mécanique. « J’ai vu des maisons où les poutres semblaient intactes, mais à la moindre pression, elles s’effritaient comme du carton », raconte Arnaud.
Hormis les dégâts matériels, la mérule libère des spores allergènes qui peuvent provoquer des troubles respiratoires. Son coût de traitement est souvent conséquent, car il implique des travaux lourds : assainissement, curage et remplacement des bois atteints. Dans certaines communes, le propriétaire doit même signaler la présence de mérule à la mairie, tant son impact sur le bâti est reconnu.
Comment se déroule un traitement professionnel de la mérule ?
Le protocole mis en œuvre par BZH Qualité repose sur une approche rigoureuse et méthodique. « Nous commençons toujours par supprimer la source d’humidité : fuite, remontée capillaire ou manque de ventilation. Tant que la maison reste humide, la mérule reviendra », précise Arnaud.
Étape 1 : Élimination des zones contaminées
Les bois atteints sont démontés et évacués. Le nettoyage s’étend sur une large zone autour du foyer, car les filaments de mérule peuvent s’être infiltrés bien au-delà des parties visibles.
Étape 2 : Traitement fongicide
Les murs et boiseries environnants sont injectés et pulvérisés avec des produits professionnels à base de fongicides homologués. Ces traitements pénètrent en profondeur dans les fibres du bois et stoppent toute reprise de croissance.
Étape 3 : Assainissement durable
Les maçonneries sont séchées à l’aide d’aérateurs ou déshumidificateurs, puis un contrôle de l’humidité est effectué. Enfin, un suivi est mis en place pour vérifier la stabilité du taux hygrométrique dans les mois qui suivent.
Comment prévenir la réapparition de la mérule ?
Une fois le traitement terminé, Arnaud rappelle que la prévention reste le meilleur rempart. « La mérule a besoin d’humidité pour vivre. Si le bâtiment respire, elle ne peut pas s’y développer. »
Bien ventiler et surveiller les zones sensibles
Installer une VMC performante, entretenir les grilles d’aération et vérifier les combles, caves et sous-sols sont des gestes simples, mais efficaces. Il recommande aussi de surveiller les zones en contact direct avec le sol et de veiller à ce que les murs ne retiennent pas l’humidité.
Entretenir le bois et l’isolation
Un bois sain est un bois sec. Arnaud recommande de vérifier régulièrement l’état des menuiseries et de repeindre ou traiter les surfaces exposées aux infiltrations. L’isolation joue aussi un rôle clé : un pont thermique mal géré favorise la condensation, premier allié des champignons lignivores.
Les erreurs fréquentes des particuliers
Face à la panique, certains propriétaires tentent de masquer le problème avec de la peinture ou un traitement de surface. Mauvaise idée, selon Arnaud : « C’est comme mettre un pansement sur une plaie infectée. La mérule continue son œuvre dans le mur, hors de vue. »
Autre erreur : utiliser des produits non adaptés, souvent vendus dans les rayons bricolage. Ils n’agissent qu’en surface et ne détruisent pas les filaments invisibles qui assurent la survie du champignon. Enfin, ignorer les premiers signes ou repousser l’intervention ne fait qu’augmenter le coût des travaux à venir.
La Bretagne, un terrain favorable à la mérule
Avec son climat humide et son patrimoine bâti ancien, la Bretagne fait partie des régions les plus exposées. Arnaud en a fait son terrain d’expertise depuis plus de dix ans : « Nous intervenons souvent dans des maisons en pierre avec des murs très épais. Quand l’humidité s’y installe, la mérule trouve un refuge parfait. »
Grâce à des traitements ciblés et un savoir-faire éprouvé, BZH Qualité redonne une seconde vie à de nombreux bâtiments, du pavillon récent à la longère traditionnelle. Chaque chantier est suivi dans la durée, avec des visites de contrôle et des conseils personnalisés pour préserver la santé du bâti.
Le mot d’Arnaud pour conclure
« Une maison saine, c’est avant tout une maison qui respire. La mérule peut être éliminée durablement, à condition d’agir vite et de laisser les bons experts s’en charger. »
Pour en savoir plus sur leurs méthodes, consultez Qualité BZH – expert en traitement mérule et champignons lignivores.



